HOMÉLIE DE SAINT JEAN DAMASCÈNE SUR LA CROIX

C’est pourquoi ce bois vénérable, véritablement digne de piété, sur lequel le Christ s’est offert lui-même pour nous, est adorable en tant que sanctifié par Son Saint Corps et par Son Sang ; et aussi les clous, la lance, les vêtements, les lieux sacrés où Il a séjourné (la crèche, la grotte, le Golgotha salutaire, le Tombeau vivifiant, cet acropole de la Sion des Églises), et autres choses semblables. Comme le dit David, l’ancêtre deDieu : « Nous entrerons dans Son tabernacle, nous adorerons au lieu où se sont tenus Ses pieds ». La suite montre qu’il parle de la Croix : «Lève-toi, Seigneur, dans Ton repos ». (Ps. 131, 7). La Croix est suivie de la Résurrection. Si nous affectionnons des choses qui nous sont chères comme la maison, le lit, le vêtement, combien plus celles du Dieu Sauveur, par lesquelles aussi nous sommes sauvés. Et nous adorons également le type de la Croix vénérable et vivifiante, même tirée d’une autre matière : nous ne vénérons certes pas la matière, mais le type, qui est le symbole du Christ. Il a dit en effet à Ses propres disciples comme s’Il leur léguait Son testament : « alors apparaîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel ». (Mat. XXIV, 30), voulant parler de la Croix. C’est pourquoi aussi l’Ange de la Résurrection dit aux femmes : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ». Il y a beaucoup de christs et de Jésus, mais il y en a un seul crucifié. Il ne dit pas: percé d’une lance, mais crucifié. Il faut donc adorer le signe du Christ, car là où est Son signe, Lui y est aussi. Quant à la matière dont on a fait l’image de la Croix, quoique la pierre ou l’or soient dignes de respect, il n’y a pas à adorer une fois l’image détruite. Nous adorons donc tout ce qui est consacré à Dieu, en reportant sur Lui la piété. Le Bois de Vie, celui que Dieu planta au paradis, a préfiguré cette Croix vénérable, car la mort étant venue par le bois, il fallait que par le bois fussent données la Vie et la Résurrection ; Jacob le premier, en se prosternant devant le sommet du bâton de Joseph, a réalisé l’icône de la Croix et de même, en bénissant ses enfants avec ses mains croisées, il a très clairement désigné le signe de la Croix. Le bâton de Moïse frappa la mer comme une croix et sauva Israël en plongeant Pharaon dans l’abîme ; ses mains étendues en croix faisaient fuir Amaleck ; le bois adoucit l’amertume de l’eau, il fissure la pierre et en fait sourdre l’eau. Le bâton d’Aaron lui assure la dignité du sacerdoce. Le serpent a été élevé sur le bois, quoique mort, et le bois sauvait ceux qui regardaient avec foi à l’adversaire mort, comme le Christ qui dans la chair du péché a été cloué au bois sans qu’Il ait connu le péché. Le grand Moïse déclare : « Vous verrez votre vie pendue au bois devant vos yeux». (Deut. XXIIX, 66) et Isaïe : « Tout le jour j’ai étendu mes mains vers un peuple incrédule et discuteur ». (Is. 55, 2). Nous qui adorons cela, puissions- nous trouver part auprès du Christ crucifié. Amen.

Tropaire de l’Exaltation de la Croix, ton 1

Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.


Sermon de l’Évêque diocésain, Monseigneur Irénée, Évêque de Londres et d’Europe occidentale, le jour de la fête de la paroisse (audio)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX (pdf)