Icônes et reliques


Reliques de la cathédrale de l’Exaltation de la Sainte-Croix

Nous vous invitons à découvrir la décoration intérieure et les trésors de l’Eglise russe qui, au milieu du siècle dernier, est devenue la Cathédrale de l’Exaltation de la Sainte-Croix du diocèse d’Europe occidentale.

La Cathédrale de l’Exaltation de la Sainte-Croix de Genève a été consacrée le 14/26 septembre 1866 (savoir plus sur l’histoire de l’Eglise russe de Genéve). Le jour de sa consécration, le patriarche Cyrille de Jérusalem a fait don à l’église d’une croix portant un fragment de la Sainte Croix.

Des objets liturgiques, un épitaphios (tissu précieux brodé en fil d’or), des habits sacerdotaux et des oriflammes réalisés à Moscou ont été offerts à l’église par le marchand A. М. Polezhaev, starosta (marguillier) de l’église. L’impératrice Maria Alexandrovna a fait don d’une croix d’autel dorée. La Grande-Duchesse Ekaterina Mikhailovna a fait don d’un Évangile, d’un chandelier à sept branches, d’un calice et d’un diskos (plat liturgique) en argent.

En 1915, le couple princier Golitsyne a fait don à la cathédrale de kiots (châsses) en marbre.

Icône du Saint-Égal-aux-Apôtres prince Vladimir et de la vénérable Sainte Xenia en robe monastique (XXe siècle)

Dans un reliquaire, disposé dans la partie sud de la cathédrale, sont conservés les objets sacrés suivants :

  • Icône portant des reliques de Saint Pantéléimon, Mégalomartyr et Guérisseur
  • Médaillon contenant des reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge
  • Icône du vénérable Saint Séraphin de Sarov contenant un fragment de son vêtement blanc inséré dans une étoile d’argent
  • Un fragment de la vivifiante Croix du Seigneur – don du patriarche Cyrille de Jérusalem
  • Parcelle des reliques de saint Jean Damascène
  • Icône de saint Jean le Thaumaturge de Shanghaï et de San-Francisco avec un fragment de sa soutane d’évêque
  • Petit coffre avec une parcelle des reliques de saint Arsène de Cappadoce (offert en octobre 2023)
  • Parcelle des reliques de staritsa Anastassia «pieds nus» (offerte en octobre 2023)

En 2022, il a été décidé de commander un reliquaire pour les Saintes reliques conservées dans l’autel de la cathédrale.

Le reliquaire est arrivé à notre Cathédrale le 2 avril 2023, en l’honneur de la fête de la Vénérable Sainte Marie d’Egypte. Aujourd’hui, nous avons une occasion unique de vénérer 77 pièces de reliques des Saints de Kievo-Pechersk, ainsi que les saintes reliques du prophète Jean le Baptiste, de la Vénérable Sainte Marie d’Egypte, des reliques du grand martyr Saint Dimitri le Myroblite de Thessalonique et du grand martyr Saint Georges, surnommé le «Troéophore» (la rangée inférieure du reliquaire).

Le reliquaire se trouve dans la partie sud de l’église, sur un support individuel.

Le reliquaire se trouve dans la partie sud de l’église, sur un support individuel (consulter la liste complète des saintes reliques).

Icônes

De nombreuses icônes ornent notre église :

  • icônes du Sauveur et de la Vierge Théotokos «Mère de Dieu» posées sur les analoi (lutrins) devant les Portes Royales
  • icône de la Mère de Dieu de Tikhvine dans un riche oklad (ornement d’icône) en alliage d’or repoussé serti de pierreries, placée à l’intérieur d’un kiot (châsse) en marbre (début du XVIIe siècle)
  • icône hagiographique de la Mère de Dieu avec le texte du début de chaque ode de l’Akathiste à la Très Sainte Vierge (XVIIIe siècle)
  • icône du Christ Sauveur non faite de main d’homme dans une riza (ornement d’icône) d’argent (XVIe siècle)
  • deux icônes du Christ Sauveur achéropoiète (non faites de main d’homme) dans des oklads dorés (XIXe siècle)
  • icône de la Mère de Dieu de Vladimir dans une riza sertie de perles (XVIIe siècle)
  • Icône de la Mère de Dieu Fedorovskaya dans une riza dorée (XVIIe siècle)
  • copie de l’icône miraculeuse de Novgorod représentant la Très Sainte Vierge dite “Du Signe”, entourée de quatre saints, dans un oklad d’argent (XVIIe siècle)
  • Icône de la Dormition de la Très Sainte Vierge dans une riza en argent doré contenant un fragment de la Sainte Croix rapporté de Terre Sainte (XVIIe siècle)
  • icône de la Vierge “Mère de Dieu aux trois mains” dans un oklad doré (XVIIe siècle)
  • icône de Saint Nicolas le Thaumaturge (“celui qui accomplit des miracles”) dans une riza en argent doré (XVIIIe siècle)
  • icône de Saint Nicolas le Thaumaturge (XVIe siècle)
  • icône de Saint Georges le Victorieux dans une riza d’argent (XIXe siècle)
  • icône de la Mère de Dieu Iverskaya (XIXe siècle)
  • icône de Sainte Tatiana (XIXe siècle)
  • icône de l’Intercession de la Mère de Dieu, ornée de broderie de fil d’or (XIXe siècle)
  • icône de la Vierge “Joie de tous les affligés” (XIXe siècle)
  • icône du Saint-Égal-aux-Apôtres prince Vladimir et de la vénérable Sainte Xenia en robe monastique, dans un kiot en marbre (XXe siècle)
  • icône de Tous les Saints dans un cadre en bois sculpté, cadeau du prince N.B. Yusupov en mémoire de la défunte princesse T.N. Yusupova en 1888
  • icônes des archanges Michel et Gabriel (XXe siècle), copies à partir d’originaux plus anciens

Lors des travaux de rénovation (2014-2017), certaines icônes ont été restaurées et, en 2021, des supports en verre ont été installées dans la cathédrale, ce qui a permis de fixer un certain nombre d’icônes anciennes sans endommager les peintures décoratives des murs.

Le 27 janvier 2022, jour de la fête de Saint Sava de Serbie, un groupe de paroissiens serbes a offert à la Cathédrale un cadeau précieux: un analogion sculpté à la main et un kiot richement décoré avec l’icône de ce saint particulièrement vénéré en Serbie.

Fresques dans les chapelles latérales droite et gauche

Au fond de l’aile nord gauche de l’église, au-dessus de la porte menant au sous-sol, se trouve une fresque de Saint Serge de Radonège. Au fond de l’aile sud, à droite, au-dessus de la porte qui mène au confessionnal est représenté le Saint Pieux Prince Alexandre Nevski (les deux fresques datent du XIXe siècle).

Voûte centrale

La fresque de la voûte centrale représente le Seigneur Pantocrator sur un fond d’or, entouré de Séraphins, les doigts de Sa main droite croisés en signe de bénédiction, et Sa main gauche tenant le globe terrestre. Aux quatre coins des pendentifs de la voûte sont représentés les quatre évangélistes, accompagnés de leurs symboles respectifs, tirés de la vision du prophète Ézéchiel : un aigle, un taureau, un lion et un ange. Les fresques du Sauveur, des Séraphins et des Évangélistes sont de la main du professeur Giacomo Donati (1819-1876) de Lugano.

Autel et iconostase

Dans le sanctuaire, derrière l’autel, la fresque centrale représente le Christ en gloire, et celle de la voûte de l’abside Dieu le Père et Dieu le Saint Esprit. C’est l’œuvre de Giacomo Donati. Sur les murs gauche et droit de l’abside centrale se trouvent des icônes sur toile: la Mère de Dieu (1878) et Saint Jean le Baptiste, peintes par A. Lavrentiev.

Les icônes de la Mère de Dieu et du Sauveur à gauche et à droite des Portes Royales, ainsi que les icônes de la Sainte-Égale-aux-Apôtre Impératrice Elena et du Saint protomartyr Archidiacre Etienne sur les portes des diacres ont été peintes à l’origine par Luigi Rubio (1795-1882). Ce dernier a également peint les images des quatre évangélistes et l’icône de l’Annonciation sur les volets des Portes Royales, ainsi que l’icône de la Sainte Cène au-dessus de celles-ci. Les portes, en bois de cyprès, ont été sculptées et dorées par Dufaux.

Décoration intérieure de l’église vers 1894Archives Ville de Genève

En 1903, les représentations centrales de la Mère de Dieu et du Sauveur ont été remplacées par des icônes de la main de Nikolai Andreyevich Koshelev (1840-1918), artiste célèbre et membre de l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il est également l’auteur des icônes de l’Exaltation de la Sainte-Croix et des Saints Cyril et Méthode, placées dans des kiots (châsses) en marbre près des colonnes.

Photos historiques et contemporaines de l’intérieur de l’église

Narthex

Dans le narthex de l’église, sur les colonnes, se trouvent les icônes des deux archanges Michel et Gabriel en habits liturgiques – qui sont des copies réalisées au XXe siècle à partir d’originaux plus anciens.

Sur le côté droit du narthex se trouve le tombeau de deux hiérarques, Mgr Léonti évêque de Genève, qui a dirigé le vicariat suisse de 1950 à 1956, et son frère, Mgr Anthony, archevêque de Genève et d’Europe occidentale, recteur de l’église de 1957 à 1993.

Au-dessus de leur tombeau en marbre, sur le mur de la nef droite, se trouve une icône de la Résurrection du Christ et de la Descente aux enfers.

La cathédrale de l’Exaltation de la Sainte-Croix compte 22 vitraux. Tous les vitraux, sauf un, ont été réalisés directement lors de la construction de l’église en 1863-1866 par un verrier local. Leur ressemblance typologique avec les vitraux d’autres édifices religieux de notre région à cette époque en témoigne.

Le vitrail du mur est, au-dessus de l’iconostase, représentant le Christ ressuscité, se distingue nettement de tous les autres par son exécution artistique. Il a été créé à l’aide d’une technologie plus moderne, en colorant le verre avec de la peinture grisaille, du jaune d’argent et de la gravure à l’acide de verres plaqués.

Ce vitrail a été créé en 1927 par l’artiste Jules Monard et le verrier Charles Wasem de Veyrier. Cette œuvre d’art est de style art nouveau.

L`inscription en langue russe en bas à droite du vitrail:

Don du serviteur de Dieu / Vladimir Gortchkovskii / décédé le 27 juillet 1926

Les vitraux de la cathédrale Sainte-Croix se marient parfaitement avec la conception architecturale de l’ensemble de l’édifice et sont réalisés à l’aide de technologies uniques.

Cadeaux du Mont Athos

Devant la soléa (seuil du sanctuaire), à l’intérieur de kiots (châsses) en marbre blanc richement sculptées se trouvent deux icônes rapportées du Saint Mont Athos: l’icône de la Mère de Dieu «Prompt Secours» et celle de Saint Pantéléimon, Mégalomartyr et Guérisseur.­­­­­­

En 1915, le couple princier Golitsyne a offert des kiots en marbre pour ces icônes en remerciement pour la guérison d’une maladie.

L’archiprêtre Serge Orloff près de l’icône “Prompt Secours” entre 1918 et 1925

Une copie de l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu «Prompt Secours» a été offerte à l’église de Genève par l’ermitage Andreevski du mont Athos. Un moleben avec un acathiste à la Mère de Dieu est célébré chaque semaine devant cette icône, dont la fête a lieu le 22 novembre, selon le calendrier grégorien.

L’icône originale se trouve au monastère de Docheiariou, au Mont Athos. Selon la légende, transmise par l’higoumène (supérieur), le vénérable Néophyte, l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu «Prompt Secours» a été peinte au Xe ou XIe siècle. Cette icône est du type Hodigitria (Qui montre le Chemin). L’enfant, assis sur le bras gauche de la Mère de Dieu, nous bénit de la main droite et tient un parchemin dans Sa main gauche. La Mère de Dieu, de Sa main droite montre l’Enfant, le Chemin.

L’icône se caractérise par le motif du talon droit de l’Enfant Dieu tourné vers les priants. Depuis quelques siècles, les icônes de ce type représentent la Mère de Dieu portant une couronne.

Le Mégalomartyr Panteleimon est vénéré dans l’Église orthodoxe comme le saint patron des soldats. Cet aspect de sa vénération est révélé par son prénom Pantoleon, qui signifie”lion en toutes choses”. Le deuxième nom donné au baptême, Panteleimon, c’est-à-dire “le miséricordieux”, illustre bien la vénération de ce mégalomartyr comme guérisseur.

L’icône qui se trouve dans notre église est un don précieux de l’higoumène du monastère russe Saint Panteleimon de l’Athos.

Les fragments des saintes reliques du mégalomartyr Saint Panteleimon ont été disséminés à travers la chrétienté: sa vénérable tête se trouve à présent au monastère russe de l’Athos dédié à Saint Panteleimon, dont la mémoire est célébrée le jour de la fête patronale du monastère, le 9 août, selon le calendrier grégorien.

En octobre 2022, une famille de paroissiens de notre église a fait don à la Cathédrale d’une copie peinte à la main de l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu – “Vsetsaritsa” (Pantanassa), conservée sur le Mont Athos.

L’icône est située dans l’aile sud de l’église sur un support en bois à côté de la colonne. Sa célébration a lieu le 31 août, selon le calendrier grégorien.

Un peu d’histoire

Un jour un jeune homme originaire de Chypre entra dans l’église du monastère où se trouvait l’Icône de la Pantanassa Reine de l’Univers, Souveraine du monde et le staretz vit une lumière rayonnant sur le visage de la Mère de Dieu Toute Pure, et une puissance invisible fit soudain tomber le jeune homme à terre. Quand il recouvra ses esprits après sa chute, il commença à se repentir, pleura, et confessa qu’il n’était pas croyant, et qu’il avait pratiqué la magie noire. Il changea alors de vie et devint chrétien.

Cette icône est réputée avoir accompli plusieurs miracles, guérissant plus particulièrement les gens atteints du cancer. Il y a de nombreux témoignages de personnes guéries du cancer après avoir assisté au monastère à un office célébré devant l’icône thaumaturge de la Pantanassa.

Beaucoup de miracles eurent également lieu en Russie, où deux copies identiques de l’icône furent envoyées à la demande du Patriarche de Moscou. Une de ces copies est dans l’Eglise de Tous les Saints de Krasnoïe Selo de Moscou et l’autre au Monastère de la Transfiguration du Christ de Novospaski.


Cette page a été préparée à partir de documents photographiques provenant des Archives d’État de Genève, des Archives de la Société de l’Église russe, du Centre d’iconographie de Genève et de documents provenant de la publication “L’Église russe à Genève”, EDITIONS IMAGINE, 2018. Cette édition anniversaire en trois langues, publiée à l’occasion du 150e anniversaire de la cathédrale de la Sainte-Croix, est disponible à l’achat au kiosque de la cathédrale.