Tropaire du saint apôtre, ton 3

Apôtre du Christ Philippe, prie le Dieu miséricordieux afin qu’Il accorde la rémission des péchés à nos âmes.

Le sermon du père Paul Tzvetkoff

VIE DU SAINT APÔTRE PHILIPPE

Tiré du Synaxaire du P. Macaire de Simonos Petras

Saint Philippe était originaire de Béthsaïde en Galilée, patrie des saints Apôtres Pierre et André. Il était tellement attentif à méditer la Loi et les Prophètes qu’il en méprisait tous les soucis du monde, c’est pourquoi il demeura vierge toute sa vie. Peu après son baptême par Jean-Baptiste, notre Seigneur Jésus-Christ appela Pierre et André à le suivre, et le lendemain, alors qu’il se préparait à partir pour la Galilée, il rencontra Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » Philippe obéit aussitôt et alla trouver Nathanaël auquel il annonça : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi et les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, fils de Joseph, de Nazareth » (Jn I, 45). Par la suite Philippe suivit et servit fidèlement Jésus pendant toute sa prédication. C’est lui qui, au cours du dernier entretien avec le Maître, interrogea : « Seigneur, montre nous le Père, et cela nous suffit. » Et le Christ lui répondit avec tristesse : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn XIV, 9). Après l’Ascension de notre Seigneur et la descente du Saint-Esprit, Philippe fut désigné par le sort pour évangéliser la province d’Asie (partie occidentale de l’Asie Mineure). Accompagné de l’Apôtre Barthélemy et de sa sœur selon la chair, Mariamne, il traversa la Lydie et la Mysie en proclamant l’Évangile au prix d’innombrables épreuves. Les saints disciples endurèrent coups, flagellations, emprisonnements et lapidations de la part des païens, sans que leur joie et leur espérance dans le Christ ne faiblissent, tant la force du Seigneur les habitait. Par l’invocation du Nom du Sauveur, les malades étaient guéris, les possédés délivrés et nombreux étaient ceux qui demandaient à être régénérés dans le bain de la Nouvelle Naissance. Philippe baptisait les hommes et sa sœur les femmes. Parvenus à Hiérapolis, les saints apôtres guérirent et amenèrent à la foi la femme du proconsul d’Asie. Cette conversion déclencha la fureur du magistrat qui fit bientôt appréhender Philippe et ses compagnons. Traîné à terre jusqu’à la place centrale et crucifié la tête en bas en compagnie de saint Barthélemy, le saint priait ardemment en ces termes :

« Mon Seigneur Jésus-Christ, Père des siècles, roi de la lumière, Toi qui nous a rendus sages par Ta sagesse, Toi qui nous as donné la haute connaissance, Toi qui nous as gratifiés du dessein de Ta bonté ; c’est Toi qui délivres de la maladie ceux qui se réfugient en toi… Viens, Seigneur, et accorde-moi la victoire et la couronne à la face des hommes. Que l’ennemi ne trouve pas le moyen de m’accuser devant Toi qui es le vrai juge. Revêts-moi plutôt de Ton étole lumineuse et donne-moi Ton sceau glorieux. Fais que je Te rencontre dans les nuées et transforme la forme de mon corps en le conformant à l’image de Ta gloire. Et accorde-moi de reposer dans la gloire de Ta béatitude, en me faisant entrer dans ce que Tu as promis à tous les saints, aux siècles des siècles. Amen. »

À la prière du saint, qui était prêt à rendre l’âme, la terre s’ouvrit soudain et engloutit un grand nombre de païens, leurs prêtres et même le proconsul. Effrayés, les impies se précipitèrent vers Barthélemy et Mariamne, qui étaient encore vivants. Ils les descendirent de la croix et leur demandèrent d’être reçus dans la sainte Église du Christ. Après avoir enseveli dignement les restes de saint Philippe et avoir placé comme évêque de la ville Stachys, qui avait été guéri de sa cécité par l’Apôtre, saint Barthélemy et sainte Mariamne continuèrent leur prédication, l’un en Inde et l’autre en Lycaonie. Finalement Mariamne se dirigea vers le Jourdain, où elle remit son âme à Dieu, conformément à la prédiction de saint Philippe.

SUR LA PRÉPARATION DE LA NATIVITÉ DU CHRIST

Le jeûne de la Nativité est le dernier carême de l’année. Il commence le 15/28 novembre et se termine le jour de Noël. Il dure quarante jours et, pour cette raison, il est appelé dans le Typicon « Quarantaine », à l’instar du Grand Carême.

Le jeûne de la Nativité a été institué pour que nous arrivions au jour de Noël purifiés par le repentir, la prière et le jeûne, et que nous puissions, le cœur, l’âme et le corps purifiés, aller à la rencontre du Fils de Dieu venu en ce monde.

Ce carême, de jour en jour, approfondit dans l’âme du fidèle l’attente de la fête, oriente continuellement ses pensées et ses sentiments dans sa direction, et lui fait vivre cet événement de toute sa vie corporelle et spirituelle. Durant ce carême, le typicon concède l’usage de poisson le samedi et le dimanche jusqu’au 20 décembre (le 2 janvier selon le nouveau calendrier), ainsi que le jour de l’Entrée au temple de la Très Sainte Mère de Dieu, et aussi le mardi et le jeudi si l’on fête un saint en l’honneur duquel on chante la grande doxologie à matines. S’il n’y a aucune fête, le lundi, le mercredi et le vendredi, il y a jeûne strict, tandis qu’il y a dispense d’huile et de vin le mardi et le jeudi. En tout état de cause, chacun doit jeûner avec discernement, en se souvenant que, selon les Pères de l’Église, le jeûne a pour but de tuer les passions et non point le corps.