Le 12 février l’Eglise orthodoxe orientale célèbre le conseil de trois enseignants œcuméniques et grands Saints – Basile le Grand (Basile de Césarée), Grégoire le Théologien (Grégoire de Nazianze) et Jean Chrysostome.

Ces évêques très influents du christianisme des premières siècles ont joué un rôle central dans l’élaboration de la théologie chrétienne. 

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Parmi les quatre variantes de la Liturgie Divine célébrée dans des églises orthodoxes slaves, les deux sont attribuées à Jean Chrysostome et à Basil le Grand.

Basile de Césarée, dit Saint Basile le Grand, Grégoire de Nazianze, dit Grégoire le Théologien, ainsi que Grégoire de Nysse sont également appelés les « grands Cappadociens » parce qu’ils venaient de Cappadoce, une région d’Asie Mineure qui faisait partie de l’Empire romain d’Orient et était alors habitée par des Grecs. La Cappadoce fait partie aujourd’hui de l’actuelle Turquie. La principale contribution des « grands Cappadociens » à la théologie consiste en développement de la doctrine de la Trinité. Grégoire de Nazianze nous enseigne dans son Discours 22, ou “3ème discours sur la paix » que « l’unique définition de la piété est d’adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, la divinité et la puissante unique des trois, sans préférer l’Un ni déprécier l’Autre…. sans disséquer l’unique majesté par l’innovation des noms”.

Tous les trois étaient issus de familles nobles qui se caractérisaient par leur piété chrétienne et s’efforçaient de donner à leurs enfants une bonne éducation. Par exemple, Basile de Césarée a étudié auprès des meilleurs professeurs de Césarée de Cappadoce et de Constantinople. Pour terminer ses études, il s’est rendu à Athènes, la capitale intellectuelle de l’Antiquité, où il s’est lié d’amitié avec Grégoire de Nazianze.

L’amitié la plus étroite qui s’est établie entre eux s’est maintenue jusqu’à la fin de leur vie. Grégoire et Basile passèrent ensemble leurs années de jeunesse et se soutinrent mutuellement par la suite. Pour Jean Chrysostome, qui était plus jeune qu’eux et avait 20 ans d’écart, les deux premiers étaient pratiquement une légende vivante et l’objet d’un honneur et d’un respect profonds. Jean se référait à de nombreuses reprises aux jugements des “très bénis et très excellents Basile et Grégoire” et les présentait comme un exemple à suivre.

L’origine de la fête est la suivante. Sous l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène, un long débat a eu lieu à Constantinople pour savoir lequel de ces Pères de l’Église devait être considéré comme le premier et le plus important. Une partie du peuple exaltait Basile de Césarée (fêté 14 janvier), une autre considérait Grégoire de Nazianze (fêté 7 février), et la troisième – Saint Jean Chrysostome (fêté 26 novembre). Mais selon la légende de l’Église, en 1084, dans son rêve le métropolite Jean d’Euchaita a vu trois saints et a ordonné d’établir un jour commun pour la célébration de leur mémoire :

“Il n’y a ni le premier ni le second entre nous. Si vous vous référez à l’un d’entre nous, les deux autres sont également d’accord avec le premier. Ordonnez donc à ceux qui se disputent à notre sujet de cesser de se quereller, car tant dans la vie qu’après notre mort, nous avons le souci d’amener les confins de l’univers à la paix et à l’unanimité. En conséquence, unissez en un seul jour le souvenir de nous trois et, comme il convient, composez un service de fête pour nous, et faites comprendre aux autres que nous avons une dignité égale auprès de Dieu.”

Saint Dimitri de Rostov

Saint Basile le Grand naquit à l’époque de l’empereur Constantin. Alors qu’il n’était pas encore baptisé, il passa quinze ans à Athènes, où il étudia la philosophie, la rhétorique, l’astronomie et toutes les autres disciplines séculières de son temps. Ses camarades d’école étaient Grégoire le Théologien et Julien, qui devait devenir plus tard Julien l’Apostat. Ayant atteint la maturité, il se fit baptiser dans le Jourdain, en compagnie de son vieux maître Eubule. Il fut évêque de Césarée, en Cappadoce, durant près de dix ans, et mourut à l’âge de cinquante ans. Grand défenseur de l’Orthodoxie, grande lumière de pureté morale et de zèle religieux, grand esprit théologique, grand bâtisseur et pilier de l’Église de Dieu, Basile a pleinement mérité son titre de « Grand ». Dans l’office établi pour sa fête, il est appelé « abeille de l’Église du Christ », qui apporte du miel aux fidèles tout en piquant de son dard les hérétiques. On a conservé d’innombrables ouvrages de ce Père de l’Église, de caractère théologique, apologétique, sur l’ascèse et les canons. Il y a aussi la Liturgie qui porte son nom. Cette Liturgie est chantée dix fois par an : le 1er janvier, la veille de la Nativité et de la Théophanie (sous réserve de certaines exceptions), tous les dimanches du Grand Carême (à l’exception des Rameaux), le Jeudi Saint et le Samedi Saint. Saint Basile quitta paisiblement cette existence le 1er janvier 379, pour rejoindre le Royaume du Christ.

(Tiré du « Prologue d’Ohrid » de St Nicolas Vélimirovitch, Tome I, L’Âge d’Homme 2009)


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