C’est avec une grande joie que nous vous informons qu’aujourd’hui, le 02 avril, lors de la cinquième semaine de Grand Carême, en l’honneur de la fête de la Vénérable Sainte Marie d’Egypte, nous avons accueilli un reliquaire si longtemps attendu. Par la grâce de Dieu, avec la bénédiction de Son Excellence Irénée, évêque de Londres et d’Europe occidentale, avec les prières incessantes et tous les grands efforts du Clergé de la Cathédrale de l’Exaltation de la Sainte-Croix et grâce à vos dons généreux, nous avons pu réaliser ce grand projet et aujourd’hui, chacun d’entre vous peut venir à l’église pour vénérer les reliques et faire ces prières !

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Sermon du père Paul Tzvetkoff

SAINTE MARIE L’ÉGYPTIENNE

Elle fut écrite par St. Sophrone, évêque de Jérusalem, dont nous publions une version abrégée

Marie l’Égyptienne passa quarante-sept ans au désert dans une austère pénitence. Elle y entra vers l’an du Seigneur 475.

Or, un abba, nommé Zosime, ayant passé le Jourdain et parcouru un grand désert pour trouver quelque saint père, vit un personnage qui se promenait et dont le corps nu était noir et brûlé par l’ardeur du soleil. C’était Marie l’Égyptienne. Aussitôt, elle prit la fuite et Zosime se mit à courir plus vite après elle.

Alors Marie dit à Zosime : «Abba Zosime, pourquoi cours-tu après moi ? Excuse-moi, je ne puis tourner mon visage vers toi, parce que je suis une femme; et comme je suis nue, donne-moi ton manteau, pour que je puisse te voir sans rougir.»

En s’entendant appeler par son nom, il fut saisi ayant donné son manteau, il se prosterna par terre et la pria de lui accorder sa bénédiction.

«C’est bien plutôt à toi, mon père, lui dit-elle, de me bénir, toi qui es orné de la dignité sacerdotale.»

Il n’eut pas plutôt entendu qu’elle savait son nom et son ministère, que son admiration s’accrut, et il insistait pour être béni. Mais Marie lui dit : «Béni soit le Dieu rédempteur de nos âmes.»

Comme elle priait les mains étendues, Zosime vit qu’elle était élevée de terre d’une coudée. Alors le vieillard se prit à douter si ce n’était pas un esprit qui faisait semblant de prier. Marie lui dit: «Que Dieu te pardonne d’avoir pris une femme pécheresse pour un esprit immonde!»

Alors Zosime la conjura au nom du Seigneur de se faire un devoir de lui raconter sa vie. Elle reprit: «Pardonne-moi, mon père, car si je te raconte ma situation, tu t’enfuiras de moi tout effrayé à la vue d’un serpent. Tes oreilles seront souillées de mes paroles et l’air sali par des ordures.» Comme le vieillard insistait avec force, elle dit: «Mon frère, je suis née en Égypte; à l’âge de douze ans, je vins à Alexandrie, où, pendant dix-sept ans, je me suis livrée publiquement au libertinage. Or, comme les gens de ce pays s’embarquaient pour Jérusalem afin d’y aller adorer la Sainte Croix, je priai les matelots de me laisser partir avec eux. Arrivée à Jérusalem, j’allai avec les autres jusqu’aux portes de l’église pour adorer la Croix; mais tout à coup, je me sentis repoussée par une main invisible qui m’empêchait d’entrer. J’avançai plusieurs fois jusqu’au seuil de la porte, et à l’instant j’éprouvais la honte d’être repoussée; et cependant tout le monde entrait sans difficulté, et sans rencontrer aucun obstacle. Rentrant alors en moi-même, je pensai que ce que j’endurais avait pour cause l’énormité de mes transgressions. Je commençai à me frapper la poitrine avec les mains, à répandre des larmes très amères, à pousser de profonds soupirs du fond du cœur, et comme je levais la tête, j’aperçus une image de la bienheureuse Vierge Marie. Alors je la priai avec larmes de m’obtenir le pardon de mes péchés, et de me laisser entrer pour adorer la sainte Croix, promettant de renoncer au monde et de mener à l’avenir une vie pure. Après cette prière, éprouvant une certaine confiance au nom de la bienheureuse Vierge, j’allai encore une fois à la porte de l’église, où je suis entrée sans le moindre obstacle. Quand j’eus adoré la Sainte Croix avec une grande dévotion, quelqu’un me donna trois pièces d’argent avec lesquelles j’achetai trois pains; et j’entendis une voix qui me disait: «Si tu passes le Jourdain, tu seras sauvée.» Je passai donc le Jourdain, et vins en ce désert où je suis restée quarante-sept ans sans avoir vu aucun homme. Or, les trois pains que j’emportai avec moi devinrent à la longueur du temps durs comme les pierres et suffirent à ma nourriture pendant quarante-sept ans; mais depuis bien du temps mes vêtements se sont disloqués. Pendant dix-sept ans que je passai dans ce désert, je fus tourmentée par les tentations de la chair, mais à présent je les ai toutes vaincues par la grâce de Dieu. Maintenant que je t’ai raconté toutes mes actions, je te prie d’offrir pour moi des prières à Dieu.»

Alors le vieillard se prosterna par terre, et bénit le Seigneur dans sa servante. Elle lui dit : «Je te conjure de revenir aux bords du Jourdain le jour de la cène du Seigneur [le jeudi saint], et d’apporter avec toi le Corps de Jésus-Christ: quant à moi je viendrai à ta rencontre et je recevrai de ta main ce Corps sacré; car à partir du jour où je suis venue ici, je n’ai pas reçu la communion du Seigneur.»

Le vieillard revint donc à son monastère, et, l’année suivante, à l’approche du jour de la cène, il prit le Corps du Seigneur, et vint jusqu’à la rive du Jourdain. Il vit à l’autre bord une femme debout qui fit le signe de la Croix sur les eaux, et vint joindre le vieillard. A sa vue celui-ci fut frappé de surprise et se prosterna humblement à ses pieds : «Garde-toi, lui dit-elle, d’agir ainsi, puisque tu as sur toi les Sacrements du Seigneur, et que tu es orné de la dignité sacerdotale; mais, mon père, je te supplie de daigner revenir vers moi l’an prochain.» Alors après avoir fait le signe de la Croix, elle repassa sur les eaux du Jourdain pour gagner la solitude de son désert. Quant au vieillard, il retourna à son monastère et l’année suivante, il vint à l’endroit où Marie lui avait parlé la première fois, mais il la trouva morte. Il se mit à verser des larmes, et n’osa la toucher, mais il se dit en lui-même : «J’ensevelirais volontiers le corps de cette sainte, je crains cependant que cela ne lui déplaise.» Pendant qu’il y réfléchissait, il vit ces mots gravés sur la terre, auprès de sa tête : «Zosime, enterre le corps de Marie; rends à la terre sa poussière, et prie pour moi le Seigneur par l’ordre duquel j’ai quitté ce monde le deuxième jour d’avril.»

Alors le vieillard acquit la certitude, qu’aussitôt après avoir reçu le sacrement du Seigneur et être rentrée au désert, elle termina sa vie. Ce désert que Zosime eut de la peine à parcourir dans l’espace de trente jours, Marie le parcourut en une heure, après quoi elle alla à Dieu. Comme le vieillard faisait une fosse, mais qu’il n’en pouvait plus, il vit un lion venir à lui avec douceur, et il lui dit : «La sainte femme a commandé d’ensevelir là son corps, mais je ne puis creuser la terre, car je suis vieux et n’ai pas d’instruments : creuse-la donc, toi, afin que nous puissions ensevelir son très saint corps.» Alors le lion commença à creuser la terre et à disposer une fosse convenable: Après l’avoir terminée, le lion s’en retourna doux comme un agneau et le vieillard revint à son désert en glorifiant Dieu.

Tropaire de sainte Marie l’Égyptienne, ton 8

En toi, sainte Marie, la création à l’image de Dieu a été vraiment sauvegardée, car ayant pris ta Croix, tu as suivi le Christ et tu as enseigné par tes actes à dédaigner la chair, car elle passe, et à prendre soin de l’âme qui est immortelle; c’est pourquoi, ô Marie, avec les anges se réjouit ton esprit.

Kondakion de sainte Marie l’Égyptienne, ton 3

Autrefois, tu t’adonnais à toutes sortes de débauches, aujourd’hui par le repentir, tu es devenue épouse du Christ. Imitant la vie des anges, par l’arme de la Croix, tu as écrasé les démons; c’est pourquoi tu es devenue épouse du Royaume, ô glorieuse Marie.


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